Selon vous, qu’est-ce qui explique l’esprit « intrapreneur » qu’on peut observer à l’ESTIA ?
L'ESTIA se définit comme un écosystème d’innovation. En 25 ans, le campus a démontré sa capacité à créer de la valeur économique grâce à un continuum formation-recherche-innovation-entrepreneuriat.
A l’ESTIA, on forme des ingénieurs en s’appliquant à répondre aux besoins des entreprises en compétences pour aujourd’hui et demain, en synergie permanente avec l’environnement socio-économique. Ici, on enseigne les démarches d’innovation et la gestion par projet, on forme à la conception de nouvelles offres, on accompagne les créateurs d’entreprises et les startups … bref l’esprit d’entreprise et la prise d’initiatives sont au cœur de notre ADN.
Nous encourageons les collaboratrices et les collaborateurs à prendre des initiatives dans leurs postes. Et dans la formation de nos élèves nous veillons à maintenir un cadre propice à l’acquisition d’un état d’esprit ouvert et innovant, créatif, dans une vision systémique des sujets abordés et une capacité à collaborer avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur.
Le bouillonnement d’idées et les sollicitations très fréquentes qui nous parviennent sont autant d’opportunités dont les collaborateurs peuvent se saisir. Ils travailleront à explorer l’opportunité qui se présente et pourront présenter un projet utile au campus qui fera l’objet d’une validation. Le projet sera alors mené à son terme par son initiateur ou une équipe constituée autour de lui.
Quel cadre spécifique avez-vous mis en place à l’ESTIA pour encourager l'intrapreneuriat parmi les collaborateurs ?
Plus qu’un cadre formel, nous offrons des espaces d’initiative. Ainsi, des programmes de formation continue sont proposés pour développer les compétences en gestion de projet, en innovation et en leadership. Nous créons également des opportunités pour l’essaimage, permettant à nos collaborateurs de transformer leurs idées en entreprises viables.
Dans certains cas, nous pouvons aménager le temps de travail ou les horaires. Nos collaborateurs ont accès aux ressources et outils internes de l'ESTIA, incluant les plateformes. De plus, l’incubateur permet aux collaborateurs de développer leurs idées tout en bénéficiant de l'accompagnement de notre incubateur de startups technologiques.
Enfin, nous avons inscrit dans notre cadre stratégique, l'objectif de créer des entreprises issues de l’essaimage des activités de l’ESTIA.
Pouvez-vous citer quelques projets intrapreneuriaux développés au sein de l'ESTIA ?
Les 24h de l’Innovation sont un exemple d’initiative à mettre au crédit de la démarche intrapreneuriale. Issu de la volonté d’un enseignant-chercheur qui souhaitait favoriser de nouveaux formats pour stimuler la créativité, cet événement a connu plus de 100 éditions partout dans le monde et avec de très nombreux partenaires.
Basque Space Data, est un programme d’animation d’un groupe d’entreprises proches de l’ESTIA qui utilisent des données spatiales pour des applications terrestres.
La création de la classe prépa intégrée avec le lycée Saint Louis Villa Pia a été menée comme un véritable projet de création de nouvelle activité, elle représente déjà près de 10% de nos effectifs.
La chaire BALI s’intéresse à la transformation de l’industrie textile. Dans un établissement plus familier avec les secteurs de l’aéronautique, de l’énergie ou du numérique, cela a été possible grâce à l’action d’une salariée, en particulier qui a su convaincre d’abord ses collègues, puis des entreprises de renom de rejoindre et de financer le programme.
Parfois, les projets qui se sont traduits par la création d’une entreprise, on parle alors d’essaimage : le CETIA(émanation de la chaire BALI), Harago Cycles (T-Composites Solutions), Adaxis, Darwie… A noter que les deux derniers, Adaxis et Darwie ont été créés par des salariés qui sont également diplômés de l’ESTIA, peu de temps après la fin de leurs études. Preuve que l’esprit d’entreprise est bien présent tant parmi les élèves que parmi les collaborateurs !
Si tous les intrapreneurs sont évidemment différents les uns des autres, ils doivent relever des défis similaires tels que la gestion du temps entre leurs responsabilités quotidiennes et les projets intrapreneuriaux, le besoin de ressources supplémentaires et, parfois, une difficulté à convaincre et à trouver du soutien en interne et des financements. À l'ESTIA, nous essayons d’aider à surmonter ces obstacles. Le cadre que j’ai présenté précédemment contribue finalement à créer une culture d'entreprise qui valorise l'innovation et le développement personnel.
Quels sont les principaux bénéfices qu’il y a à promouvoir l'intrapreneuriat au sein du campus ?
Pour les collaboratrices et collaborateurs je crois que ce sont de nouvelles opportunités professionnelles à travers l’acquisition de compétences, le renforcement de leur réseau professionnel, des collaborations avec des experts, ainsi qu'avec des startups incubées. C’est l’expérience de l’entrepreneuriat en limitant les risques.
En encourageant nos collaboratrices et collaborateurs à développer leurs propres projets, nous favorisons également un environnement de travail dynamique et motivant, ce qui peut améliorer la satisfaction et la rétention du personnel. De plus, les projets intrapreneuriaux peuvent conduire à des collaborations fructueuses voire à la création de startups, enrichissant ainsi notre écosystème d'innovation. Enfin, nous espérons attirer de futurs étudiants et collègues qui se reconnaissent dans cet esprit d’entreprendre.