Le découplage de la croissance et de la création de la valeur ne s’est pas posé comme une question en tant que telle chez ae&t. Nous n’avons pas vraiment réfléchi au concept en soi.
Mais notre histoire nous a mis face à des situations qui nécessitaient de s’interroger sérieusement sur notre développement et sur la valeur que nous apportions à nos clients.
Nous avons connu il y a un peu plus de 10 ans de très fortes difficultés économiques et des questionnements stratégiques profonds. Mon prédécesseur, Claude Andrieux, a entamé un impressionnant travail de fond et a posé les bases du ae&t d’aujourd’hui.
La première étape de notre redressement est passée par la révision totale de notre gamme de produits et un investissement massif en innovation. L’innovation produit s’est accompagnée, et a été possible grâce à une innovation sur les méthodes de travail avec la mise en place de l’agilité.
Avec le recul, nous avions acté que nous n’avions plus la place que nous occupions jadis sur le marché et que notre technologie était trop complexe et dépassée. Plutôt que de chercher la croissance à tout prix sur des marchés inaccessibles nous avons recentré nos efforts sur les segments clients et les gammes de produits où ae&t avait selon nous de la valeur à apporter.
La diffusion de l’esprit agile a permis de franchir une étape supplémentaire avec le basculement en entreprise libérée. Pour faire simple, nous avons réorganisé l’entreprise autour de l’humain et nous avons modifié l’environnement de travail pour permettre aux collaborateurs d’agir et d’innover.
Avec le recul là aussi, nous avons réalisé l’importance du capital immatériel, notamment humain, et l’impact de l’environnement de travail sur la qualité globale de nos services. La qualité de nos produits et services a connu un bond, et par-là même la valeur de ce que nous produisions. Dans ce cadre, des outils comme le CIME sont particulièrement utiles pour aider à mesurer ce capital.
Nous pensons en réalité que l’entreprise est en croissance parce qu’elle va bien. Et elle va bien parce que nous avons soigné le capital immatériel et particulièrement le capital humain. Autrement dit, la croissance est une conséquence.
Le questionnement sur la valeur de ce qu’ae&t apporte à ses clients est un travail continu. Les axes de progrès sont nombreux et nos réflexions sur l’approche servicielle, sur la nécessaire frugalité et plus globalement sur notre impact environnemental ne font que commencer (notamment avec un travail sur la RSE pour lequel nous avons obtenu le label Silver d’iDESO).
Toujours sans trop théoriser et conceptualiser nous essayons de nous poser des questions de bon sens : Quelle croissance voulons-nous ? Est-elle possible/réaliste/souhaitable ? Sur quels produits, sur quels marchés ? Pourquoi voulons-nous cette croissance ?
En somme, l’idée est de donner du sens à la croissance.