L’entreprise ADAM a été créée en 1880. Après une période où Jean-Charles a été actionnaire minoritaire (1997-2009), nous l’avons rachetée en 2009. Initialement installée à Bordeaux, puis à Saint Médard en Jalles, nous l’avons réimplantée à Sainte Hélène en 2015.
ADAM conçoit et fabrique du packaging en bois. Nous produisons des caisses et des coffrets essentiellement pour le marché des vins et spiritueux avec un positionnement plutôt haut de gamme, avec un chiffre d’affaires de 11 M€. Nous sommes ainsi implantés dans le territoire même de notre marché historique, le Médoc, et environnés par notre matière première principale, le pin de la forêt des Landes.
70 personnes travaillent dans l’entreprise : 50 en production, réparties entre 5 ateliers spécifiques et 20 dans les fonctions support et administratives.
Nous avions pris clairement conscience de la question du dérèglement climatique en 2012 lors d’une conférence de Valérie Masson-Delmotte , Coprésidente du GIEC, puis de la raréfaction des ressources en 2017 lors d’une rencontre avec Philippe Bihouix, et plus largement de la problématique des limites planétaires déjà atteintes ou proches de l’être si l’on reste sur le même système économique. C’est la Théorie du donut de Kate Raworth : un espace « sûr et juste » de développement économique entre plancher social et plafond environnemental. Nous avons alors décidé de prendre notre part aux ODD et aux engagements nationaux en termes de réduction des émissions de GES (-40% à l’horizon 2030).
Le Bilan carbone réalisé en mars 2022 par le cabinet BCO2 pour identifier nos principaux postes d’émission de GES nous a permis d’identifier en les quantifiant 3 postes principaux : les transports amont et aval et les déplacements de nos collaborateurs ainsi que l’utilisation de certaines matières premières (quincaillerie notamment) dans nos coffrets.
Pour les transports amont, nos approvisionnements sont en large partie locaux : pin maritime (75%), peuplier (20%).
Mais une partie provient de Galice (1000 km) : pour les réduire puis éliminer, nous sommes en train de développer un partenariat avec une scierie de 2ème transformation dans le Lot et Garonne, les Ets Jean Gaspin, et aidons directement à leur développement. Par ailleurs, afin de réduire les transports « non essentiels » et les déchets en faisant un meilleur usage de la matière, nous avons déjà mis en place une boucle de recyclage d’un certain nombre de composants avec des défauts à travers la « recoupe » ou le recyclage. L’équivalent de 100.000 caisses ont ainsi été produites à partir de bois de recoupe en 2022.
Nous essayons également de réduire la part de la quincaillerie, en proposant des alternatives à nos clients au moment de la conception des coffrets. L’impact des transports aval est lié à la localisation de nos clients et plus encore des clients finaux des produits de nos clients… sur lesquels nous n’avons aucune prise. Mais nous avons engagé une réflexion, à plus long terme, sur une diversification vers des produits (en bois) plus « durables » que le packaging bois.
Pour les déplacements de nos salariés, nous lançons actuellement un Plan de Déplacement Entreprise axé sur les mobilités douces et le covoiturage, en l’absence de système de transport collectif, en nous appuyant sur le logiciel « 1 km à pied »
Pour réduire en amont ces déplacements, nous sommes attentifs à la localisation actuelle ou prévue des personnes que nous recrutons.
Hors transports et déplacements, notre source d’énergie est l’électricité. Outre diverses mesures d’efficacité dont le remplacement prochain de nos éclairages, notamment des ateliers, par des LED, nous nous fournissons exclusivement depuis 2018 en « électricité verte », issue de sources renouvelables auprès d’ ENERCOOP dont nous contribuons au développement. Nous allons en outre implanter des panneaux photovoltaïques pour produire une partie de notre électricité.
Mais comment engager et faire progresser une telle transformation ? A l’expérience, le facteur clé de succès est d’intégrer, d’embarquer, tous les collaborateurs.
Au niveau de l’équipe de direction nous avons mis en place l’an dernier un CODIR intégrant les cadres de l’entreprise (10 personnes) pour la prise de décision et le partage de la vision à moyen et long terme.
Les opérateurs et leurs savoir-faire -« c’est celui qui fait qui sait »- sont parties prenantes au travers des réunions à intervalles courts dans chaque atelier pour animer quotidiennement l’amélioration continue. Et le CSE est également dans la boucle.
Cette implication est générée et accompagnée par des actions de sensibilisation permanentes : nous animons régulièrement des Fresques du climat pour que chaque personne de l’entreprise ait connaissance des enjeux du dérèglement climatique : 4 personnes volontaires ont ainsi été formées en interne pour l’animation. Nous utilisons aussi dans le même esprit Fresque du numérique et Fresque de la forêt
Nous nous appuyons aussi sur BCO2 Ingénierie pour le Bilan Carbone et Enercoop Nouvelle Aquitaine pour l’étude des panneaux photovoltaïques et le suivi du chantier. Et nous entretenons des relations privilégiées avec les institutions territoriales et avec le Parc Naturel Régional du Médoc.
Pour le long terme nous devons aussi intégrer des questionnements critiques spécifiques : quel avenir de la culture de la vigne dans nos régions ? Quel avenir pour la ressource bois, en tension depuis plusieurs mois et comment arbitrer entre les différents usages de cette ressource ?
Ce que nous souhaitons, c’est construire un modèle alternatif à l’entreprise capitalistique classique à l’horizon 2030. Nous avons déjà créé F.A.I.R.E (le Fonds Adam pour les Initiatives Responsables et Ecologiques), fonds de dotation actionnaire qui détient 25% du capital d’ADAM et qui mènera et financera des actions d’intérêt général sur le territoire du Parc Naturel Régional du Médoc.
Jean-Charles et Hélène RINN
ADAM SAS
Contact : h.rinn@adampack.com
