L'essentiel d'une œuvre productive consiste moins dans le résultat du processus, dans le pacte capital-travail qui sous-tend, que dans l'activation des ressources intangibles des organisations humaines. Et si la valorisation de l'immatériel devenait le facteur clé de succès de l'économie ? Le capital immatériel représente l'ensemble des actifs d'une organisation qui ne sont ni financiers ni matériels. Généralement exclus du bilan, ils sont pourtant créateurs de valeur, et constituent un levier majeur de compétitivité, d'innovation et de pérennité.
Aujourd'hui, l'immatériel représente même la majeure partie de la valeur des entreprises. Il constitue un nouveau langage susceptible de réformer le capitalisme issu de la révolution industrielle. Et si notre système économique et financier évolue sous urgence climatique, il ne saisit pas assez les opportunités liées aux ressources intangibles.
Tout ce qui se compte ne compte pas toujours, et tout ce qui compte ne se compte pas, disait Albert Einstein. Il s'agit de construire une mesure authentique, qui ne souffre d'aucune comparaison, et qui reste in fine spécifique à chaque individu, chaque organisation.
La seule ressource infinie réside dans le savoir, la compétence, l'intelligence collective. En un mot : dans l'immatériel.
L'immatériel offre des ressources nouvelles pour réussir les transitions environnementales et énergétiques. Quoi de plus responsable que d'assumer l'héritage implicite et explicite que notre histoire, nos territoires, nos parents nous ont légué ; de consommer des biens et services qui ne s'usent que lorsqu'on ne s'en sert pas, comme le savoir ou la culture ; ou de bâtir sur les Liens entre actifs, les résonances entre l'entreprise et ses écosystèmes, les écarts féconds entre ce qui est là et ce qui va advenir ?
L'immatériel revisite la notion de création de richesse, encapsulée à tort dans la notion de PIB, et trace toutes les externalités heureuses des activités humaines. Les méthodologies pour mesurer, investir et s'occuper des porteurs d'actifs immatériels existent, mais elles restent parcellaires, peu diffusées et expérimentales.
A l'heure où la question de la maintenabilité des conditions de la vie sur la planète est posée, il serait hautement utile de réinventer les notions de capital et de travail. L'avènement de l'immatériel permettrait la réforme d'un système qui génère surproduction, gaspillage et tension insoutenable sur les ressources, sans prendre compte des limites planétaires. Car la seule ressource infinie réside dans le savoir, la compétence, l'intelligence collective. En un mot : dans l'immatériel.
Notre Association iDESO dispose d’un diagnostic CIME « Capital Immatériel des Entreprises » qui en 2-3 Heures donnent aux dirigeants de PME PMI les résultats suivants :
Auteurs et source Les Echos mardi 9 juillet 2024 :
Fabrice Bonnifet est président du Collège des directeurs et directrices du développement Durable (C3D).
Jérôme Julia est associé chez Kea et président de l'Observatoire de l'immatériel.
Marie Letailleux dirige Awaken Agapé, spécialiste des services de direction RSE en temps partagé.
Agnès Rambaud-Paquin est senior advisor chez Des Enjeux et des Hommes.