On entend de plus en plus souvent qu’on « apprend de ses erreurs ». L’erreur a longtemps été une faute, elle est de plus en plus perçue comme apprenante. C’est vertueux ! Mais il faut aller plus loin, et savoir innover dans l’erreur !
Première étape : comment rendre l’erreur apprenante
- Depuis quelques années, certainement sous l’impulsion de la globalisation, nous apprivoisons peu à peu la notion d’erreur. En effet, il faut sortir de l’idée que l’erreur est une faute morale.
- Se répéter le mantra : « Certaines fois on réussit ! Certaines fois on apprend ! »
- Faire des erreurs, ce qui implique du courage, car il faut savoir bien décrypter la situation pour identifier les risques et accepter de les prendre.
- L’erreur n’est apprenante que si l’on a conscience de l’avoir commise. Il faut donc développer la capacité de relecture des situations. Si on ne se livre pas à la confrontation avec l’erreur, par manque de temps ou d’envie, on passe à côté de toute opportunité d’apprendre de ses erreurs. Ce processus apprenant est vertueux, mais il l’est surtout s’il a des effets « cliquets », c’est-à-dire, s’il évite de revenir au même stade et permet de repartir sur des bases plus avancées.
Deuxième étape : apprendre à innover dans l’erreur
Comment ? En innovant dans l’erreur !
Cela consiste en quoi ? À utiliser l’expérience des autres. Il faut alors identifier des erreurs que d’autres ont commises pour ne pas les reproduire. Cela implique plusieurs choses :
- Accepter de partager ses erreurs, de ne pas les garder pour soi, ce qui n’est pas simple. Car s’il n’est déjà pas facile de regarder en face ses erreurs, c’est carrément très difficile de les formuler et de les restituer à d’autres.
- Offrir à d’autres la possibilité d’apprendre d’erreurs partagées. C’est leur donner la marge de liberté d’emprunter d’autres chemins, de commettre d’autres erreurs, plus innovantes, plus apprenantes.
Troisième étape : partager nos erreurs
Nous préconisons de créer, avec des membres dirigeants d’entreprise, une plateforme d’échange des mauvaises pratiques pour donner une accélération à un apprentissage commun. Un adage dit qu’« on n’apprend pas des erreurs des autres », peut-être, mais on peut les identifier pour les éviter, pour innover dans l’erreur !
C’est un début d’intelligence collective et certainement une bonne façon de prendre du recul.
Source : Isabelle Barth,
https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Isabelle-Barth-Apprendre-et-innover-par-ses-erreurs_3752491.html