On prête à Albert Einstein cette réflexion : Si j’avais une heure pour résoudre un problème et que ma vie dépendait de la solution, je passerais les 55 premières minutes à déterminer la bonne question, une fois que je saurais la bonne question, je pourrais résoudre le problème en moins de 5 min.
Savoir poser de bonnes questions est une véritable compétence qui, une fois développée, nous donne un avantage compétitif significatif.
La méthode QQOQCP, dont le sigle signifie « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? » est particulièrement efficace pour la résolution de problèmes. Il peut être utile d’y rajouter le Pour Quoi ? qui donne du sens et nous fait passer de la justification à l’objectif.
Pourquoi fais-tu comme cela ? Quel est le bénéfice de faire ça comme ça ? Pourquoi tu le prends de cette façon-là ? Qu’est ce qui te fait réagir comme ça ? Pourquoi n’êtes-vous pas d’accord ? Sur quoi n’êtes-vous pas d’accord ? Pourquoi tu n’es pas motivé ? En quoi ça ne te motive pas ? Ce sont des questions ouvertes qui nous invitent à explorer un sujet ou étudier nos options de façon bien plus riche qu’avec des questions fermées qui limitent le champ des possibles. Elles vont être particulièrement utiles en Codéveloppement Professionnel.
Nous aurons à nous méfier d’un penchant fort répandu, soit parce que le questionneur veut obtenir une réponse ciblée, dont souvent il connait la réponse, soit pour s’assurer que sa question est bien formulée (certains journalistes, qui aiment bien s’écouter, en sont les spécialistes !). Ce sont ces questions ouvertes qui sont refermées. « Comment feriez-vous mieux ? Vous mettriez plus de contrôle ? ».
Il faut toutefois ne pas bannir les questions fermées qui vont clarifier un sujet et si nécessaire le remettre au cœur du problème.
Mais savoir s’arrêter est aussi important que d’oser répéter la question. En effet, la personne questionnée peut répondre à côté et rester superficielle. Reposer la question, encore et encore, en montrant à son interlocuteur qu’on l’a bien écouté, permet d’aller au plus profond des choses et peut l’amener à reconsidérer son point de vue. C’est ce que fera le Coach avec son client ou le Médiateur avec les parties.
La fameuse méthode de Toyota pour résoudre un problème est de poser 5 fois la question du pourquoi ; en répétant pourquoi 5 fois, la nature du problème ainsi que sa solution deviennent claires et ils ont plutôt réussi !
Frédéric FALISSE a fait de cette discipline une véritable science qu’il a nommé « La Questiologie » et je ne peux que vous inviter à la découvrir (https://www.questiologie.fr/blog).
Il nous invite à travailler la forme afin d’obtenir plus de fond, en utilisant des « booster » comme par exemple : La contradiction : Duquel de vos talents vous méfiez-vous le plus inutilement ? La négation : Jusqu’où n’irez-vous pas pour éviter un échec ? Le superlatif : Quel a été le moment le plus déclenchant de votre vie ? La contrainte : Quel est le point commun des professionnels qui vous inspirent ? Le futur : Quel questionneur serez-vous heureux d’être devenu ?
Nous pouvons également utiliser les méta-questions qui sont des questions que l’on se pose à propos de questions. Elles permettent d’améliorer la qualité de notre questionnement. « Comment décomposer cette question en plusieurs petites questions ? Qu’est-ce que je suppose en me posant cette question ? Est-ce qu’il n’y a pas un meilleur moyen de poser cette question ? Est-ce que j’ai besoin de plus de matières pour répondre à cette question ? »
Savoir questionner est une des compétences les plus utiles que l’on peut acquérir pour soi et son interlocuteur. Elle offre de nombreux bénéfices, aide à mieux apprendre, à mieux réfléchir, à mieux décider et à comprendre.
Et vous, qu’en pensez-vous ?