La Sobriété est un terme qui aura marqué l’année 2022 ; mais que signifie-t-il pour chacun de nous ? pour chacune de nos entreprises ?
Quelle est notre position à ce jour quant à ce « concept » de sobriété ?
Depuis 1972 et le Rapport Meadows, les Sommets mondiaux et les rapports du GIEC se sont succédé. Autant de données factuelles qui commencent enfin à être prises en compte sérieusement aujourd’hui. Chacun le sait désormais, le climat impacte directement le quotidien, les entreprises, leurs approvisionnements, leurs productions, leur trésorerie, …
Le premier pas est donc fait : Sortir du déni, et enclencher l’étape du projet de transition.
Le « dossier » que nous vous proposons sur ce thème comporte 2 volets. Le premier est abordé dans cette Lettre, le second, en 2 parties, dans la prochaine.
« Sobriété : seulement pour passer l’hiver ? » titrait justement une chronique parue dans Les Echos le 3 janvier dernier. Réduire la Sobriété à une réduction subie de consommation, notamment celle d’énergie, une sorte de mauvais moment à passer, n’a pas de signification pour une entreprise. Car on ne consomme pas de l'énergie (ou toute autre ressource) pour consommer de l’énergie ! Mais pour disposer d’un service qui va être apporté par un moyen dont l’activation va nécessiter des ressources, ce qui va entraîner des conséquences, les Impacts.
L’application de la Sobriété est la maîtrise des deux termes du ratio :
Impacts du moyen activé / Service souhaité
C’est la réponse à un « besoin nécessaire pour … » . On distingue 3 univers de « services » dans l’entreprise :
Ce sont les effets générés pour et par la mise en œuvre d’un « moyen » pour produire le « service » attendu, les consommations (appros) et les rejets (émissions et déchets) : coûts (impact financier) dépendances et vulnérabilités, (in)disponibilité, (in)accessibilité (risque d’appro), interdictions et obligations (risque juridique), et impacts globaux ou diffus sur l’écologie, le climat, le confort de vie, …
Les impacts se manifestent :
Elle passe par trois questions à formuler puis traiter dans l’ordre.
1 : Suffisant ? 2 : Efficace ? 3 : Remplaçable ?
« Quels sont nos services essentiels et non essentiels ? Quel est le niveau suffisant pour les services qui sont essentiels. »
L’entreprise va collectivement redéfinir le niveau « essentiel, suffisant, réel » selon ses besoins mais aussi les impacts. D’où l’importance d’identifier et mesurer ces impacts. Elle va ainsi mettre en avant ses points sensibles, ses vulnérabilités.
Pour parvenir à supprimer ou réduire le « non essentiel », ce qui est au-delà du « suffisant », l’innovation sera principalement organisationnelle et sociale (donc demandant un investissement immatériel)., Les délais de mise en œuvre sont ensuite courts, voire instantanés. Les changements opérés peuvent être, si besoin à l’expérience, ajustés, révisés.
La deuxième question s’applique aux moyens produisant les services et niveaux de service statués essentiels :
« Comment assurer le service souhaité tout en améliorant l’impact ».
On cherche dans l’efficacité (efficience) à conserver le niveau suffisant de service souhaité, tout en réduisant consommations et impacts des moyens mis en œuvre.
On procède le plus souvent par ajout ou modification d’un dispositif matériel technique, l’innovation sera d’abord d’ordre technologique et l’investissement requis matériel. Cela nécessite délais de mise en œuvre, investissement financier.
Le calcul du « ROI » n’est pas que global et financier : ainsi, pour l’impact carbone, le « I » du ROI inclura l’énergie « grise » incorporée, qui aura été consommée pour la production et l’installation de l’équipement générateur de l’« efficacité » attendue. L’identification des impacts critiques et leur mesure au niveau de l’ investissement et en fonctionnement est un point clé.
« Pour encore être meilleur, que peut-on remplacer, changer ? ».
Cette troisième action peut être associée à l’une des 2 premières ou venir s’ajouter :
1- Au niveau du service, pour éviter (sobriété) . Exemples :
2- Au niveau du moyen pour améliorer (efficacité). Exemples :
3- Au niveau des intrants (consommables, matériaux, composants). Exemples :
Les 3 modes ne s’excluent donc pas mais, au contraire, se complètent et combinent leurs effets en optimisant l’ensemble avec des « boucles de rétroaction ».
Comment maintenant passer à l’action dans chacune de nos entreprises ?
Nous vous proposerons dans la prochaine Lettre d’aborder les deux points suivants :
(*) : Eviter + Améliorer + Remplacer sont les termes promus par le GIEC et en France par l’ADEME