Franchement … est-ce que vous allez tomber de votre chaise si je vous dis que les femmes occupent 2 des 61 postes de Président-Directeur Général ou Président ou Directeur Général des entreprises du CAC40 ? Est-ce mieux dans nos PMEs … je n’en suis pas certain ….
D’accord, les stéréotypes font parties intégrantes de notre façon de penser et heureusement il est possible de les faire évoluer dans le bon sens : il y a encore quelques décennies, il était impossible de voir une femme à la tête d’un pays ou d’une entreprise. Même si leur nombre reste encore faible, on note quand même une réelle évolution.
Revenons sur les préjugés … aujourd’hui si vous imaginez quelqu’un en train de pleurer au travail, vous pensez à un homme ou une femme ? Si vous imaginez une personne PDG, vous pensez à un homme ou une femme ? Ci-dessous, voici quelques affiches de la campagne de CPB dans le métro londonien au mois de mars 2022.
6 posters de la campagne de CPB à Londres pour lutter contre les stéréotypes de genre
Les inégalités femmes-hommes persistent dans les entreprises et différentes ONG les pointent du doigt : faible féminisation des instances dirigeantes, écarts salariaux, biais inconscients dans le recrutement et la gestion de carrières, etc.
Mais ce n’est pas tout. Souvenez-vous de ce qui vient de se passer récemment dans le monde politique : la lutte contre le harcèlement sexuel ou contre les violences domestiques et conjugales. D’accord, cela dépasse le cadre du travail mais il s’agit de nouvelles attentes qui concernent aussi le monde de l’entreprise, grande ou petite.
Sur ce sujet, il y a de nouvelles attentes des salariés vis-à-vis des entreprises et pas seulement celles du CAC40 … toutes les entreprises sont concernées.
En 2018, ACCOR, ERNST & YOUNG et L’OREAL ont crée l’initiative "Stop au Sexisme "Ordinaire" en Entreprise" afin de partager et promouvoir les bonnes pratiques sur ce sujet. Depuis sa création, 151 organisations ont rejoint l’initiative #StOpE. On y trouve des grands groupes, des PMEs, des grandes écoles, des organisations publiques et des associations. Les signataires s’engagent à mutualiser leurs forces, partager, promouvoir et mettre en place des bonnes pratiques et actions concrètes tous les ans pour faire reculer durablement le sexisme.
Les violences à l’égard des femmes ne s’arrêtent pas à la porte de l’entreprise : non seulement les femmes peuvent être victimes de violences sur leur lieu de travail même, de la part de collègues ou de clients par exemple, mais les violences qui interviennent à l’extérieur de l’entreprise, dans la sphère privée, peuvent aussi avoir des répercussions sur les salariées au travail. Quels rôles peuvent jouer les employeurs pour lutter contre ces différentes formes de violence ? Quelles actions peuvent-ils mettre en œuvre concrètement ? En pratique, les employeurs qui souhaitent s’engager contre les violences à l’égard des femmes doivent en premier lieu sensibiliser et former l’ensemble de leurs collaborateurs, quels que soient leur responsabilité et leur poste, afin que chacun comprenne le phénomène. Ces formations sont dispensées par des associations spécialisées, qui vont également proposer aux entreprises des outils et des procédures à mettre en place : campagnes de communication, affiches, etc.
Pour définir si une entreprise est « machiste », « amazone », « féminine » ou « masculine », il faut d’abord définir ce qu’est la diversité et l’inclusion :
Ces notions étant définies, on peut définir les entreprises suivant 4 typologies :
En France, la loi Rixain prévoit désormais une obligation de représentation équilibrée entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des entreprises d'au moins 1 000 salariés (quota de 30 % de femmes au comex en 2027 : 8 entreprises ont déjà atteint ce quota => Air Liquide, Danone, Dassault Systèmes, Engie, Legrand, Michelin et Schneider Electric).
L’enquête de l’EFFAT montre que les syndicats sont globalement plus engagés dans le développement de politiques et de mesures de lutte contre la violence et le harcèlement sexuel que les employeurs. Par exemple, dans les pays scandinaves, aux Pays-Bas et en Espagne, où les employeurs sont tenus par la loi d’introduire des politiques de lutte contre le harcèlement sexuel et la violence, ce sont les syndicats qui jouent un rôle central dans la lutte contre ce problème. Il ressort clairement de l’enquête que la cheville ouvrière est souvent un comité de femmes ou une autre structure de promotion de l’égalité des sexes qui signale les problèmes et exige des mesures.
Pour aller plus loin :