Comme on le dit souvent, des grandes crises naissent les grandes avancées. La crise énergétique qui est en cours ne devrait pas échapper à cet adage. Bien évidement, cela va accentuer (voire créer ?) des fractures socio-territoriales en fragilisant les régions où sont implantées des entreprises extrayant les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et celles les utilisant massivement (industries manufacturières, agroalimentaires, chimie, sidérurgie, … la liste est longue).
Cet impact de la transition énergétique sur les territoires est renforcé par la crise en cours. Doit-on y voir de formidables opportunités d’attractivité et de développement pour les territoires ou bien doit-on seulement limiter les effets de la transition ? Une chose est sure, c’est que toutes les entreprises sont concernées.
Le lien entre responsabilité sociale (ou sociétale) et responsabilité territoriale est évident et vouloir le nier serait une erreur de stratégie forcément contreproductive. Et ce n’est pas tout : l’obligation d’intégrer les communautés locales en tant qu’acteurs incontournables de la transition juste des territoires amènera certainement à se poser la question de la redistribution « juste » des richesses.
Les tiers-lieux désignent des espaces où une communauté de citoyens a redéfini la coopération et la solidarité dans le territoire où ils sont installés. Ils se positionnent au cœur des échanges entre les acteurs publics, les acteurs privés et les citoyens. Ces tiers lieux peuvent être considérés comme un échelon clé pour accélérer la transition des territoires en renforçant notamment l’inclusion numérique, le recyclage des déchets ou l’économie circulaire. En France, des groupes comme Veolia ou Le Bon Coin, intègrent l’accompagnement de tiers lieux à leur stratégie de développement local.
C’est par exemple le cas de Renault à Douai qui lance la fabrication de batteries avec pour objectif de créer 2500 emplois avant 2030. En Espagne, suite à la fermeture de ses centrales à charbon, le groupe Iberdrola investi fortement dans les énergies renouvelables et accompagne/forme les ex-employés du charbon à de nouveaux métiers. Un corollaire de ces actions est que les achats locaux seront de plus en plus prioritaires.
Le SROI (= social return on investment) est une méthodologie qui mesure le « retour social sur investissement ». En France, la Banque Postale Asset Management a lancé l’approche GREaT (Gouvernance Ressources Energie et Territoire) qui valorise les entreprises contribuant au développement et à la création d’activités locales. Hors de France, TotalEnergies développe une méthodologie SROI spécifique.