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La société change … et vous ? #214

La société change … et vous ? #214

Catégorie : dossier 
Auteur(s) : Philippe Desriac
Date : jeudi 20 octobre 2022
Durée de lecture < 3 minutes

Et si on parlait de l’implication des entreprises pour la transition énergétique des territoires où elles sont implantées

Le contexte

Comme on le dit souvent, des grandes crises naissent les grandes avancées. La crise énergétique qui est en cours ne devrait pas échapper à cet adage. Bien évidement, cela va accentuer (voire créer ?) des fractures socio-territoriales en fragilisant les régions où sont implantées des entreprises extrayant les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et celles les utilisant massivement (industries manufacturières, agroalimentaires, chimie, sidérurgie, … la liste est longue).

 

Cet impact de la transition énergétique sur les territoires est renforcé par la crise en cours. Doit-on y voir de formidables opportunités d’attractivité et de développement pour les territoires ou bien doit-on seulement limiter les effets de la transition ? Une chose est sure, c’est que toutes les entreprises sont concernées.

A retenir

  • La transition énergétique est accélérée par la crise énergétique. Cela concerne les territoires structurés autours des énergies fossiles mais aussi les régions agricoles qui subissent, en plus, des crises environnementales. Tout cela va dans le sens d’une aggravation des fractures socio-territoriales. Les entreprises et l’Etat vont se retrouver au centre du même enjeu mais en ayant des objectifs spatio-temporels différents.
  • Les états et l’UE vont devoir veiller à ce que la transition soit « juste » pour les territoires et donc aider prioritairement ceux qui seront le plus impactés par les effets négatifs des changements. Pour cette raison l’UE a dégagé un budget de 17.5 milliards d’euros pour la période 2021 – 2027. Déjà en Espagne, un pacte entre les partenaires sociaux et le gouvernement espagnol prévoit des investissements à hauteur de 250 millions d’euros dans les communautés minières alors que les mines de charbon fermeront dans un avenir proche.
  • Sur les territoires concernés, de grands chantiers sont d’ores et déjà identifiés. Ils concernent des aides aux emplois liés aux énergies renouvelables, l’utilisation durable des terres et du capital naturel, la rénovation énergétique des bâtiments, etc.

 

  1. En complément du « permis social d’opérer », les entreprises vont devoir participer à l’accompagnement des territoires fragilisés par la transition énergétique

Le lien entre responsabilité sociale (ou sociétale) et responsabilité territoriale est évident et vouloir le nier serait une erreur de stratégie forcément contreproductive. Et ce n’est pas tout : l’obligation d’intégrer les communautés locales en tant qu’acteurs incontournables de la transition juste des territoires amènera certainement à se poser la question de la redistribution « juste » des richesses.

  1. L’accompagnement des tiers lieux.

Les tiers-lieux désignent des espaces où une communauté de citoyens a redéfini la coopération et la solidarité dans le territoire où ils sont installés. Ils se positionnent au cœur des échanges entre les acteurs publics, les acteurs privés et les citoyens. Ces tiers lieux peuvent être considérés comme un échelon clé pour accélérer la transition des territoires en renforçant notamment l’inclusion numérique, le recyclage des déchets ou l’économie circulaire. En France, des groupes comme Veolia ou Le Bon Coin, intègrent l’accompagnement de tiers lieux à leur stratégie de développement local.

  1. Le déploiement de nouvelles activités sur des territoires fragilisés par la transition énergétique.

C’est par exemple le cas de Renault à Douai qui lance la fabrication de batteries avec pour objectif de créer 2500 emplois avant 2030. En Espagne, suite à la fermeture de ses centrales à charbon, le groupe Iberdrola investi fortement dans les énergies renouvelables et accompagne/forme les ex-employés du charbon à de nouveaux métiers. Un corollaire de ces actions est que les achats locaux seront de plus en plus prioritaires.

  1. La mesure du SROI est en voie de structuration.

Le SROI (= social return on investment) est une méthodologie qui mesure le « retour social sur investissement ». En France, la Banque Postale Asset Management a lancé l’approche GREaT (Gouvernance Ressources Energie et Territoire) qui valorise les entreprises contribuant au développement et à la création d’activités locales. Hors de France, TotalEnergies développe une méthodologie SROI spécifique.

Pour aller plus loin :

  • « Que penser du mécanisme de transition proposé par la Commission européenne ? » Fondation Robert Schuman
  • « Stakeholders in the just transition – N°3 Territories and local communities » Finance for tomorrow
Philippe Desriac
philippe.desriac@ideso.fr